samedi 12 juin 2010

Eurostar

Après l'épreuve des douanes anglaises, nous devions encore patienter longtemps avant le départ de notre train à 15h13. Nous avons donc décidé de s'acheter un sandwich au café à côté du terminus d'Eurostar. Je n'avais pas très faim, mais comme je n'avais pas encore réellement mangé de la journée et comme je ne savais pas trop quand serait notre prochain repas, je me suis un peu forcée, sans trop de succès.
Nous avons ensuite longuement attendu sur les bancs, peinant à ne pas s'endormir. Stacia et moi étions si épuisées que nous n'arrivions même plus à penser à parler. De plus, même si ça peut paraître ridicule, j'étais encore un peu traumatisée par les dames british. Je dois avouer qu'à ce moment-là, j'avais un peu peur de m'en aller dans des pays anglophones. Je pensais sincèrement que mon anglais était assez bon pour me débrouiller sans trop de mal, et à la première occasion, je me suis rendue compte que je ne comprenais strictement rien à l'accent british. Pourtant, je l'avais déjà entendu plusieurs fois auparavant ! Mais Stacia m'a expliqué que dans les films anglais que j'avais écoutés, l'accent était plus international. Même si on pouvait reconnaître qu'il s'agissait de l'accent de l'Angleterre, les acteurs doivent se forcer pour avoir une diction impeccable qui les rend plus compréhensibles pour la majorité des gens. J'étais donc déçue de ne pas comprendre et surtout blessée dans mon orgueil.
Une fois installée dans le train, j'étais dans un terrible dilemme: je regarde ou je dors ? J'adore regarder lorsque je voyage, même s'il n'y a rien à voir. Même lorsque je suis dans l'avion au-dessus des nuages, j'aime regarder, penser et tenter de réaliser que je suis dans un endroit où je ne suis jamais allée auparavant. Cette fois-ci, c'était ma première occasion de découvrir la campagne française et anglaise, mais j'étais terriblement fatiguée et je devais lutter pour garder mes yeux ouverts. Éventuellement, c'est mon cerveau qui a gagné. J'ai regardé quelques minutes avant de tomber endormie. Enfin presque. Comme je l'ai dit, je LUTTAIS pour me pas m'endormir. Alors, je me réveillais, regardais par la fenêtre quelques secondes, mes paupières devenaient lourdes, je cognais des clous et je m'endormais. Puis ça recommençait.
Ce que je peux dire du peu que j'ai pu voir du trajet, c'est que la campagne française et anglaise n'est pas si différente de la campagne que nous connaissons au Québec. Toutes les différences qui paraissent si évidentes de Google Earth ou de l'avion, par exemple la forme des terres et la grandeur des terrains, ne paraissent pas du tout au niveau du sol, ce qui a fait en sorte que je ne me sentais pas si loin de chez moi, après tout ! De plus, les arbres semblent être les mêmes, sauf qu'il n'y a pas d'épinettes et presque pas de conifères en général. Si ce n'était pas des maisons que l'on voyait parfois du train, j'aurais pu croire que nous étions toujours au Québec ! De plus, comme plusieurs Canadiens je pense, je m'étais imaginé qu'il n'y aurait presque pas de campagne, qu'il y aurait des villages et des villes partout. Je n'aurais pas pu avoir autant tort ! C'est à peine si nous avons croisé des villages sur notre trajet !
Je pense que ce qui m'a réellement empêchée de dormir sur mes deux oreilles au cours de ce voyage de train est le fait que je ne voulais surtout pas manquer le tunnel de la Manche. Ce train avançait à une vitesse de 300 km/h, et nous allions y passer 20 minutes, dans ce tunnel ! Je me demandais de quelle sorte de merveille d'ingénérie il pouvait s'agir ! J'ai appris plus tard que le train ralentissait à une vitesse de 160 km/h pour emprunter le tunnel de la Manche, mais il n'en demeure pas moins que c'est très impressionnant !
À un moment donné, notre train s'est arrêté, et on nous a annoncé qu'un train devant était tombé en panne et que nous ne savions pas quand nous pourrions redémarrer. Les passagers du train ont grinché, mais à vrai dire, Stacia et moi étions plutôt contentes puisque nous pourrions dormir un peu plus longtemps ! Finalement, le train a accumulé un retard de 45 minutes et a emprunté une autre voie pour contourner le train qui était tombé en panne.
Chaque fois que nous pénétrions dans un tunnel et que nous n'en sortions pas au bout de dix secondes, il y avait quelqu'un pour s'exclamer : « Ah ! nous y sommes enfin ! ». Puis nous en sortions et quelqu'un ricannait en disant quelque chose du genre: « Il n'était pas si long que ça, ce tunnel ! » ou « Il va encore plus vite que je le pensais, ce train ! ». S'il n'allait pas assez vite pour traverser la Manche en moins de trente secondes, il allait assez vite pour torturer nos tympans à chaque fois qu'il pénétrait un nouveau tunnel, en tout cas !
Et une fois passé le fameux tunnel de la Manche, ceux-ci ne manquaient pas ! On passait sans cesse d'un tunnel à l'autre et mes oreilles se bouchaient et se débouchaient sans cesse. Parfois, elles me faisaient si mal que je ne pouvais m'empêcher de presser mes mains contre celles-ci dans l'espoir ridicule de diminuer la douleur. Les habitués, eux, ne montraient absolument aucun signe de malaise et continuaient à bavarder comme si de rien était ! Je n'en croyais pas mes yeux !

St Pancras Station

Bref, nous sommes finalement arrivés à destination, c'est-à-dire au St. Pancras Station de Londres, avec plus de 45 minutes de retard et peu d'espoir d'avoir le temps de manger avant de rejoindre notre Jack the Ripper Tour. Des choix allaient déjà s'imposer à nous. Et ce n'était que le début d'une longue série !

À suivre !

Pour plus d'informations à propos de l'Eurostar et du tunnel de la Manche, je vous suggère de lire l'article de Wikipédia mis en lien ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour,

Les commentaires sont toujours les bienvenus ! Vous n'êtes pas obligés de laisser votre nom, mais ce serait bien apprécié !
Les commentaires ne seront pas immédiatement publiés, car je me réserve le droit de les lire avant de les publier. Revenez-vous quelques jours après, en temps normal je devrais vous avoir répondu !